Descriptif des monuments :
Histoire d’Avesnes sur Helpe :
La ville aurait été fondé par Wédric II le Barbu, né aux environ de 990 après J-C qui devient le premier seigneur d’Avesnes en bâtissant les premières fortifications. La ville est attachée au compté du Hainaut et fait donc partie du Saint-Empire romain germanique.

A partir de 1433, Avesnes, est rattaché au duché de Bourgogne comme tout le compté du Hainaut.
Au XV e siècle, Avesnes était une la ville du drap et connut la prospérité. Cependant elle dut subir de plein fouet le choc des guerres entre Louis XI et Charles le Téméraire puis de la guerre de succession de Bourgogne. En 1477, Alain d’Albret, pourtant seigneur d’Avesnes, fut obligé de prendre et de détruire la ville qui refusait de se rendre par fidélité envers Marie de Bourgogne.
La ville fut reconstruite grâce à Louise d’Albret. C’est à elle que l’on doit le chapitre de Chanoines et l’érection de l’église en collégiale en 1534, en style gothique tardif.
Les rois de France la convoitèrent longtemps pour en faire un bastion avancé sur la route de Paris. Mais elle passa sous la domination de l’Autriche, puis de l’Espagne avant de devenir française par le traité des Pyrénées en 1659.
Le XVIII e siècle fut une période de développement de la ville et la plupart des maisons datent de cette époque.
Au XIX e siècle la ville connut une réelle prospérité. Son marché au beurre était l’un des tous premiers de France.
En 1867, la ville fut déclassée en tant que place militaire. C’est aussi l’année de l’arrivée du chemin de fer et la population va ainsi doubler.
Légende des mouches d’Avesnes sur Helpe :

Le départ de notre visite débute sur le site du Bastion. Ancien site industriel abritant plusieurs filatures (industries courantes de la région à la fin du XIXème siècle jusque dans les années 1970). On peut notamment observée une cheminée sur les usines de textiles construites au bord de l’Helpe.
Le site du Bastion est également l’endroit où se tient habituellement la Foire aux Mouches, foires commerciales organisées par la Communauté de Commune du Cœur de l’Avesnois. Nom particulier pour une manifestation mais venant rendre hommage à une légende avesnois. Effectivement l’emblème d’Avesnes sur Helpe est la mouche, enfin plus précisément l’abeille.

En 1498, l’ensemble de la région du Hainaut n’est pas français mais hollandais. Avesnes-sur-Helpe représente une place forte de première importance que les Français assiègent en vue de la conquête de la région. Le 21 novembre, de nombreux paroissiens prient dans l’église la Sainte Vierge. Troublées par le bruit de la mitraille ennemie, les abeilles du château fort sortent de leur ruche pour « attaquer » l’ennemi qui se disperse rapidement. L’abeille étant surnommée la « mouche à miel » au Moyen-âge, l’emblème est resté attachée à la ville.
Bastion de la Reyne :
La ville a été bâtie sur un éperon rocheux formant un emplacement stratégique. Le Bastion de la Reyne fût construit à même la roche. Après la destruction de la ville en 1477 par Louis XI, les fortifications sont édifiées vers 1530-1540 en s’appuyant sur les remparts médiévaux existants. Le Bastion de la Reyne date de 1538 avec les salles souterraines attenantes.
Comme beaucoup de cité proche de la frontière, Vauban effectue des modifications importantes après 1659 et le traité des Pyrénées. Le bastion est élargi. Le bastion fait partie d’un ensemble de places fortes que l’on nomma le « Pré Carré ». Il comprend notamment des salles d’artillerie orientées vers le Nord et la partie basse de la ville.


Durant la seconde guerre mondiale, le bastion de la Reyne a servi d’abri durant les bombardements. On y retrouve actuellement encore des vestiges des bancs construits à la hâte.
Le bâtiment abrite une section complète où se niche des chauves-souris. Le bâtiment est d’ailleurs inaccessible une partie de l’année afin de protéger l’espèce.
Place du Général Leclerc :
Le centre-ville a été entièrement refait courant 2019-2020 tout en respectant le cachet médiéval de la cité des mouches. Cette place abrite quelques bâtiments remarquables. Outre l’hôtel de ville, vous pourrez trouver la maison du chanoine qui abrite l’office du tourisme ainsi que des demeures anciennes.
En face de la maison chanoine vous trouverez le bâtiment de la Caisse d’Epargne qui a notamment était le siège du quartier général de l’armée allemande du maréchal Hindenbourg durant la première guerre mondiale.

De gauche à droite, Hindenburg, le Kaiser Guillaume II (Empereur de l’Allemagne) et Ludendorff devant le quartier général de la Caisse d’Epargne.
Hôtel de ville :
Ce bâtiment construit à l’emplacement de l’ancienne « maison de ville », sous le règne de Louis XV sur les années 1757

et 1758. Il est aujourd’hui classé Monument Historique depuis le 9 janvier 1930 (plus particulièrement le perron, la façade sud et la toiture).
La grande salle a pu servir de salle d’audience au tribunal. Sous le perron se trouve un passage vers la cour intérieure donnant accès au bâtiment arrière. Celui-ci à notamment servi de prison avant sa reconstruction en 1811.
L’hôtel de ville a servi de quartier général durant la première guerre mondiale à l’armée allemande commandée par le général Hindenburg.
La collégiale Saint-Nicolas :
La collégiale Saint Nicolas est sans doute le plus bel édifice religieux de tout le diocèse de Cambrai. En 1913 la collégiale est enfin classée Monument Historique.
Edifiée vers le XIIIème siècle, cette église gothique connaîtra son heure de gloire le 2 Août 1461 mais elle fut fortement endommagée par les troupes du même Louis XI lors de la prise de la ville en juin 1477 au moment des tentatives françaises pour s’emparer des domaines de Marie de Bourgogne. Un incendie survenu en 1514 ajouta de nouveaux dommages.

C’est à Louise d’Albret que l’on doit l’essentiel de la reconstruction de l’église en 1534. Celle-ci, épouse de Charles de Croy, lui-même parrain de Charles Quint dépensa une partie de sa fortune à restaurer l’édifice. Le sanctuaire fut érigé en collégiale (une église desservie par un collège encore appelé chapitre de chanoines) par la fondation d’un chapitre de 12 chanoines.
Le chœur la partie la plus ancienne remonte aux débuts de l’art gothique c’est-à-dire fin du XIIème siècle et début du XIIIème siècle
Dans son état actuel il comprend une abside demi-hexagonale correspondant à des réfections de 1617.
La tour et son dôme furent achevés dans le milieu du XVIème siècle. Ils culminent à 60 mètres de hauteur et se terminent par un logis de guetteur destiné à surveiller la frontière de France qui passait à une douzaine de kilomètres au sud à la limite de l’actuel département de l’Aisne.
La Nef fut construite entre 1520 et 1550. Le vaisseau central est long d’environ 40 mètres, large de 9 et culmine à une vingtaine de mètres.

Il est flanqué de deux collatéraux atteignant pratiquement la même hauteur et de deux séries de chapelles latérales dont les murs séparatifs servent à contrebuter les voûtes.
La tour fut construite au XVème siècle pour y accueillir l’installation des cloches mais malheureusement l’horloge de la tour s’est arrêtée le 05 avril 2021à 18h25 suite à un incendie volontaire qui a ravagé de nombreuses œuvres.
Les cloches et le carillon :
L’existence d’un Carillon est attestée à AVESNES depuis le début du XVème siècle. En effet la ville céda aux villages avoisinants des timbres sans battants et mit en place un nouveau Carillon de douze cloches en 1549. A cet ensemble s’ajoutait des cloches de volée dont en particulier la grosse cloche donnée par CHARLES QUINT en 1514 et nommée pour cette raison CHARLOTTE. Elle avait été fondue par Simon WAGHEVEN et portait la devise » VIVE BOURGOIGNE « .
D’autres timbres furent rajoutés pour arriver en 1791 à 30 cloches.


Le Carillon ne cessa de fonctionner pendant la Révolution. En 1917 six cloches furent descendues avec peine par les Allemands mais restèrent à AVESNES. L’ensemble fut reconstitué sans trop de difficultés en 1923.
Mais le 2 Septembre 1944 Les troupes allemandes restées à proximité lancèrent un obus incendiaire qui détruisit le Beffroi et occasionna la chute de l’instrument. Seule CHARLOTTE en raison de son poids ne fut pas brisée mais seulement fêlée.
Les œuvres :

10 chapelles compartiment la nef et la collégiale sera embellie par 6 tableaux de Louis Watteau dans les chapelles de la vierge et de Saint Nicolas. Malheureusement 3 d’entre eux partirent en fumée ce 05/04/2021.
Malgré cet incendie qui a détruit l’hôtel saint Nicolas, a altéré le bel orgue et a endommagé cet édifice, elle qui a traversé bien des périples, s’est toujours redressée. La haute tour beffroi domine et dominera toujours le paysage.



Le Bastion Saint-Jean :
Les premiers remparts de la vile datent du Xième siècle. Globalement, le périmètre correspondait actuellement l’éperon

rocheux, la rue Léo Lagrange et le square de la Madeleine. Ci-dessous le plan initial du système de remparts qui permettait de protéger la ville. Aujourd’hui, les seuls vestiges restants sont les bastions de la Reyne et Saint-Jean, le Pont des Dames et la casemate au sud de la ville.
Il s’agit de 6 bastions dits à orillons et galeries de contremines.
Le bastion Saint-Jean vous permet de profiter d’une vue magnifique sur le bocage au nord de la ville vers Bas-lieu.
Le presbytère :
Le presbytère d’Avesnes était l’ancienne maison du lieutenant de roi (XVIIIème siècle). Napoléon 1er y logea les 13 et 14 juin 1815. Il y rédigea son dernier ordre du jour avant la bataille de Waterloo.


Le prince Impérial, fils de Napoléon III, logea dans le même immeuble.
Les jardins sont implantés sur les remparts du Bastion Saint-Jean et permette une magnifique vue sur le nord et la ville basse. Le bâtiment est aujourd’hui la propriété du Diocèse de Cambrai.
Le pont des Dames :
En plus de la modification du bastion de la Reyne, Vauban renforce le système d’inondation de la partie basse de la ville côté nord. Le Pont des Dames est édifié. Il consiste en la construction d’un pont-écluse composé de quatre vannes permettant potentiellement d’effectuer une inondation permettant d’augmenter le cours d’eau des fossés et rivières et ainsi améliorer la défense de la ville.
Ce canal de dérivation a été construit en pierre bleu, matériau typique de notre région. Celui-ci se trouve à quelques pas de la Porte de Mons, principale entrée nord de la ville. Il s’agit de la dernière porte entièrement conservée. Celle-ci se trouve sur un terrain privé et reste visible depuis le pont de la route de Mons.
Le petit tambour Stroh :
La statue de Léon Fagel visible fait écho à une légende liée aux batailles révolutionnaire de Dourlers (village située à

une dizaine de kilomètres au nord). Suite à la Révolution française, l’Europe monarchiste est en guerre contre la jeune république française. Le jeune soldat alsacien de 15 ans est incorporé au régiment Royal Suédois (devenu le 89ème ligne) en tant que tambour.
La légende veut que, suite à une attaque le 15 octobre 1493, celui-ci fit preuve de courage en battant véhément la charge. Cependant, son acte héroïque lui fit prendre des risques et le conduisit à la mort, fusillé à bout portant cerné par un régiment hongrois.
A moi les patriotes !
Cette légende a fait l’objet de controverse. Effectivement, suite à la découverte d’ossements à Dourlers, Julien Stroh aurait été âgé de 28 ans et mesuré plus d’1m70 et n’avait donc rien d’un adolescent.
Nous vous conseillons de lire un document d’époque faisant état de la cérémonie d’inauguration et racontant cette histoire : https://education.persee.fr/doc/revpe_2021-4111_1905_num_47_2_9796

Le monument aux morts :
Ce monument de 3,5m de haut fait de marbre et de pavés en pierre a été inauguré très tardivement en 1929. Cette
sculpture de Paul Vannier est une allégorie à la Victoire de la Première Guerre Mondiale. Il y est mentionné les différents théâtres de cette Grande Guerre. Y est inscrit « Avesnes à ses enfants morts pour la France. ».
L’ancien tribunal

En 1815, le tribunal de la ville est détruit à cause d’une explosion d’un entrepôt de stockage de poudre. Un nouveau bâtiment est reconstruit entre 1827 et 1829 par l’architecte Victor Leplus, connu pour être l’auteur du palais de justice de Lille. En fait celui d’Avesnes sur Helpe en est le prototype. De style néo-grec, le bâtiment est séparé en deux, une première partie accès au public avec la salle des pas perdus et la salle d’audience et une partie bureau à l’arrière. Son esthétique particulière se place en fait dans un courant architectural mettant en avant un caractère antique.
Place Guillemin

Cette place abritait le centre-ville au début de son histoire alors que la ville n’était qu’un bourg castral. Le tribunal est d’ailleurs bâti sur les ruines de l’ancien château. A l’arrière du bâtiment, nous pouvons encore voir des vestiges du donjon initial construit sur un escarpement rocheux. Une première tour fut construite par Wédric le Barbu vers 1040, puis amélioré par son fils Thierry vers 1080.
Nommé ainsi en l’honneur de la famille Guillemin, Joseph Guillemin, maire d’Avesnes sur Helpe sous la restauration, de son fils Ernest et de son petit-fils Léon parlementaires avesnois durant le XIXème siècle. Un monument sculpté par l’artiste Bertrand Boutée vient trôner au milieu de la place. Celle-ci aurait été érigée en 1910 afin de masquer l’entrée principale de l’institution Sainte-Thérèse, soit 5 ans après la loi instaurant la laïcité et promulguant la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Jusque dans les années 30, les bâtiments de la gendarmerie et la prison se situés juste à côté du tribunal. La prison accueillait environ 120 « pensionnaires » à partir de 1864.
Si vous souhaitez aller plus loin, nous vous conseillons le site internet suivant qui regroupe nombre d’informations et de photos (certaines présentées sont d’ailleurs issus de ce site), mais également l’histoire d’autres villages de l’avesnois :
http://villesetvillagesdelavesnois.org/index.html